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Fonds d'Archives Saint-Boniface

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Quelques figures de l'Institut


Van Camp Joseph (Prof. 1935-1953)

Il est né à Schaerbeek le 5 mars 1906. Il est le troisième enfant d’une famille qui en comptait 7. Il est le fils aîné précédant ses trois frères.
 
Son père est homme d’influence, connu dans sa commune notamment pour son engagement politique au sein du « parti catholique » minoritaire par rapport à un cartel libéral-socialiste, nettement anticlérical. Malgré ses convictions, il est respecté par ses adversaires politiques. Il passe sa vie à rendre service surtout aux plus déshérités ainsi qu’aux prêtres, religieuses,…etc. cherchant appuis, subsides pour leurs œuvres scolaires et paroissiales. Il joue un rôle important dans sa paroisse Saint-Servais, président de la fabrique d’Eglise.

Sa mère est française et habite la région parisienne jusqu’à son mariage. Elle est très fidèle à sa patrie et à sa culture d’origine qu’elle est heureuse de transmettre à ses enfants. Elle ne vit que pour son mari qu’elle adore ( et réciproquement) et pour ses sept enfants. Elle est profondément croyante, mais sans la moindre bondieuserie et toujours avide d’apprendre, ouverte à la culture de son temps.

Cette ascendance, tant du côté paternel que maternel a marqué profondément Joseph Van Camp jusque dans sa vocation sacerdotale. Il faut y joindre une conscience très vive de son rôle de fils aîné par rapport à ses frères et sœurs.

Il fait ses études à l’Institut Sainte-Marie dont l’atmosphère est familiale et très orientée au point de vue chrétien. Il y est marqué par l’influence de l’abbé Rijckmans qui venait d’être nommé professeur de 5e latine et qui le suivra jusqu’au bout. C’est à son époque que s’implante le mouvement scout auquel il participe.

N’oublions pas l’influence d’une paroisse exceptionnellement fervente où l’acolytat est très développé.

Dès sa rhétorique, il fait part de son intention d’entrer au séminaire (1923). Il est désigné pour le Léon XIII à Louvain. Ce séminaire fondé par le Cardinal Mercier au moment où il créait l’Institut supérieur de philosophie restait marqué par son empreinte. Il y régnait une grande exigence qui reposait sur l’adhésion librement consentie. S’y ajoutait le poids des études universitaires, ici de philologie romane. Toutefois, c’est surtout le baccalauréat en philosophie thomiste qu’il fait en 3e année au Léon XIII qui l’intéresse le plus, au point qu’après ses années de théologies à Malines, il fera le doctorat en philosophie et lettres dans le « Groupe A », philosophie.

Au point de vue spirituel, Joseph Van Camp est marqué, dès le séminaire Léon XIII, par l’influence du Cardinal Mercier, les contacts avec Dom Lambert Beauduin, alors moine au Mont-César, et une retraite prêchée par le Père Lebbe.

Les années passées au grand séminaire de Malines lui permettront de se centrer avant tout sur la théologie du sacerdoce. Son intérêt pour la liturgie ne fait que croître et l’une de ses grandes joies sera d’être désigné parmi les séminaristes comme cérémoniaire à la cathédrale. Le grand jour de sa vie sera l’ordination sacerdotale le 26 septembre 1929.

Il achève donc ensuite les deux années de doctorat en philosophie à Louvain en rédigeant une thèse sur le « sacré », à laquelle il attachera une grande importance.

En 1933, il est nommé professeur au Petit Séminaire de Basse-Wavre où il est titulaire de 3e latine. Il y restera trois ans. Joseph Van camp est persuadé du rôle déterminant qu’il est appelé à jouer auprès de ses élèves. Effectivement son influence sera aussi profonde sur le plan humaniste que chrétien.

Au point de vue pédagogique, on le voit déjà préoccupé par les structures d’expression et de pensée d’auteurs comme Hérodote, Xénophon, Salluste ou Tite-Live, sans oublier les auteurs français parmi lesquels Mauriac ( dont la réputation parmi les chrétiens était plutôt négative à ce moment…).

En 1936, Joseph Van Camp est nommé professeur de rhétorique à l’Institut Saint-Boniface. L’éloquence le passionne aussitôt comme expression par excellence de la pensée humaine et de la volonté de puissance ou de service qu’elle représente. Ses racines nous plongent dans le monde grec des philosophes et des sophistes. Chez eux, c’est déjà bien de nous qu’il s’agit : « Constantes » de notre humanité !

Quelles sont donc ces constantes de la pensée et des attitudes humaines ? Commençons par les analyser pour pouvoir en faire la critique en nous-mêmes et autour de nous. N’est-ce pas l’objectif de l’éducation ? Et comment ne pas essayer de retrouver ces constantes dans la Parole qui nous atteint là où nous sommes ?

Il est donc inutile de rappeler avec quelle insistance il revenait sur la dimension verticale de la vie. La retraite de fin d’année à l’abbaye du Mont-César était à ses yeux un des sommets de sa mission de prêtre-enseignant.

C’est au lendemain de la retraite qu’il succombe au mal dont il avait senti les premières atteintes au Mont-César. Il meurt à Louvain le 26 mai 1953, un mois après le décès de sa mère, un an après le décès de son père. Il les avait assistés tous deux de façon tout à fait particulière, assumant pleinement son rôle de fils aîné-prêtre.